Aerin Symaethis-Radhruin, un nom bien trop long pour une si petite chose.

Aerin est le résultat de l'amour entre une ondine et un elfe. Pourtant, ses deux parents étaient loin d'être destinés à se rencontrer, l'un étant d'Arvania et l'autre de Nulivia. Son père, elfe vagabond, vendeur nomade et sa mère, ondine rêveuse et timide vivant en marge de la civilisation. Felagund, son père, qui voyageait beaucoup, avait fait une halte à Nulivia pour y poser sa caravane afin de vendre les animaux qu'il chassait. Il s'était arrêté à un petit ruisseau pour se désaltérer, profitant de son retour à la nature. Et c'est là qu'il avait surprit une belle ondine qui dansait sous une petite cascade. Il avait été fasciné et avait tenté de s'approcher. La créature d'eau douce l'avait alors entendu et était parti se cacher derrières les rochers qui bordaient la petite rivière. Un regard avait été échangé et c'était le coup de foudre. Du moins pour l'elfe. Il avait fait la cour à l'ondine qui se nommait Naïa, lui apportant tout d'abord des petites bêtes qu'il avait capturé. Ça n'avait pas fonctionné bien sûr. Il avait ensuite opté pour des fleurs, c'était mieux mais ce n'était pas encore ça. Et enfin il avait visé juste, lui apportant petits coquillages et pierres semi-précieuses. Et là, la belle Naïa s'était laissé approcher, leur laissant enfin la chance de faire connaissance. Plus tard, il lui demanda de repartir avec lui. Elle accepta, à une condition. Qu'il cesse de chasser les animaux pour les revendre. Déjà fou amoureux de cette ondine, il n'hésita pas une seconde et ne chassa les animaux que pour se nourrir lui. Néanmoins sa petite caravane de vendeur ambulant ne perdit pas sa fonction première. Naïa et lui avait eu l'idée de vendre les bijoux qu'elle fabriquait avec tous les petits trésors qu'elle trouvait pendant ses expéditions aquatiques. Ils ne roulaient pas sur l'Orade mais vivaient assez confortablement pour accueillir la petite fille qu'ils eurent quelques années après. C'est donc ainsi qu'Aerin vit le jour, dans la capitale de Carmharo.

Aerin grandit avec le regard insistant des autres posé sur elle et sur sa race de demi. Insouciante par nature, elle ne fit jamais vraiment attention à tous ses jugements que l'on faisait sur la petite blondinette qu'elle était. Néanmoins avec le temps, elle commença à cacher sa nature ondine, affirmant qu'elle était avant tout une elfe, ses caractéristiques elfiques étant plus difficile à camoufler. Ses parents ne stoppèrent pas leur mode de vie pour leur fille et elle apprit à vivre comme une nomade, ne restant jamais trop longtemps au même endroit. Sa mère lui partagea son savoir faire et petit a petit, c'était les créations de sa mère et également les siennes que son père vendait. Sa mère tenta de lui apprendre la couture aussi, mais très maladroite de ses mains, Aerin ne réussissait jamais a aller au bout d'un morceau de tissu sans se piquer les doigts une bonne dizaine de fois.

A l'âge de 13 ans, lors d'un marché où ses parents avaient posés leur caravane, la gamine surprit un garçon sur un stand non loin qui gesticulait bizarrement en tentant d'attirer son attention. C'était un stand de poissons. Et l'enfant qui faisait l'imbécile s'amusait à faire bouger les animaux morts comme des marionnettes. Aerin, qui avait un respect immense pour les animaux, n'apprécia pas du tout ses gestes. Et elle remarqua un petit seau d'eau au pied du garçon. Elle se mit presque à prier pour que le seau se renverse afin de faire glisser l'idiot qui continuait son cirque. Elle se concentra tellement fort sur le seau qu'elle fut surprise de le voir trembler subtilement. Puis finalement, il bascula et l'eau qu'il contenait se renversa sous les pieds du petit qui, n'ayant pas remarqué ce qui s'était passé, glissa et tomba lourdement au sol. La jeune fille était tellement surprise qu'elle en oublia de se moquer de l'autre. Et c'est à ce moment là que son pouvoir fit surface. Après cette petite mésaventure, elle retenta l'expérience pensant d'abord pouvoir faire bouger les objets. Voyant que ça ne fonctionnait pas, elle se concentra alors sur l'eau. Enfin, elle pu développer son nouveau don qui lui devint assez utile quand elle partait en expédition aquatique avec sa mère. En suivant le flux de l'eau et son mouvement, elle arrivait à trouver plus facilement les petites choses dont elles se serviraient après pour leurs créations.

De nouveau sur les routes, quelques années plus tard encore, Aerin et ses parents firent un arrêt pour la nuit non loin d'Arvania. Elle avait 16 ans et voulu accompagner son père qui partait chasser son repas, curieuse de voir comment il s'y prenait. Il accepta, bien qu'hésitant que sa fille s'aventure sur ces territoires hostiles ou zonaient des créatures pas amicales pour un sou. Il lui fit cadeau de trois petites dagues qu'il avait et ils partirent tous les deux. Son père portait son arc et avançait silencieusement pas à pas. La jeune fille, moins furtive que son père avançait un peu plus difficilement derrière lui et ayant repérer une proie, il lui fit signe de s'éloigner de quelques mètres sans faire de bruit. Ce qu'elle fit. Elle se tourna pour prendre ses distances et alors qu'elle regarder là ou son père l'avait laissé, elle l'entendit l'appeler dans la direction opposé. Ne se posant pas de question, elle s'aventura vers la voix de son père en trottinant difficilement puis s'arrêta net, pétrifier. Là devant elle, se dressait un serpent bien plus gros que ceux qu'elle avait déjà pu voir auparavant. La gueule ouverte, les deux petites canines en avant et la langue qui s'agitait dans tous les sens, la vipère rampa vers Aerin en faisant d'étranges sons. La demi ne s'aperçut même pas de la deuxième vipère qui avait glissée le long de ses pieds. D'un bond, la seconde s'interposa entre elle et le premier serpent. Par un étrange sentiment de soulagement, Aerin réussit à bouger, faisant un pas en arrière pour finalement finir sur les fesses. Elle vit alors les deux vipères se faire face, la deuxième étant un peu plus petite que la première. Un duel se déroulait devant elle mais elle ne pouvait détourner les yeux de celle qui était apparu comme pour la protéger de l'autre. Jamais encore elle n'avait vu de créatures pareilles. Et elle était fascinée. Si fascinée qu'elle ne remarqua pas que la vipère protectrice avait remporter le combat silencieux qu'elle avait mené avec la plus grosse. Quand l'animal se retourna vers Aerin, son coeur se remplit d'un sentiment d'euphorie et elle se souvint d'une histoire qu'elle avait entendu qui racontait que certaines personnes tissaient des liens avec un animal, comme s'ils se connectaient à ceux ci. Les gens appelaient ça des familiers. Et Aerin su alors qu'elle avait trouvée le sien. Alors qu'elle tendait la main vers le serpent, un mouvement devant attira son attention et elle remarqua la pointe d'une flèche de son père, près à tirer pour secourir sa fille. Comme la vipère l'avait fait pour elle, elle cria un « Non ! » déchirant et se plaça devant l'animal pour la protéger à son tour. Son père surprit, regarda tour à tour sa fille et l'animal puis eu l'air de comprendre. Quand ils regagnèrent la caravane suivit du serpent, l'adolescente vit sa mère faire un mouvement de recul à la vue de la bestiole. Une réaction normale en soi pour un serpent de cette envergure. Son père lui apprit alors que c'était une charmeuse, un animal très dangereux en temps normal et que la voix qu'elle avait entendu avait été produit par le rampant et non pas par lui. Elle avait eu de la chance que cette deuxième charmeuse qui était devenu son familier se soit interposée pour la protéger. Elle la surnomma Isis.

La vie reprit son cours, Isis en plus. Bien sûr, Aerin n'eut jamais le droit d'approcher son familier trop près de la caravane. Finalement, à l'âge de 21 ans, la blondinette décida de voler de ses propres ailes et elle quitta ses parents quand ils firent un arrêt à Carmharo. Ils lui donnèrent de quoi s'installer correctement en ville et la laissèrent là. Isis cachée dans les parages à l'extérieur de la ville, Aerin prit l'habitude chaque matin de s'installer dans son coin au marché local, un morceau de tissu par terre pour y poser les quelques bijoux et autres petites choses du genre qu'elle avait pris le temps de fabriquer. Et l'après midi, elle rejoignait son familier en dehors de la ville et s'en allait à la recherche de nouvelles trouvailles pour ses accessoires. Au fil du temps, les gens de la ville prirent l'habitude de la voir au marché et elle finit par devenir une petite habituée ayant ses quelques clients réguliers.