Comme à son habitude, Camille commença à travailler à cinq heures du matin avec le balai des livraisons des diverses boutiques alimentant la taverne.
" - Steak : check, pommes de terre : check, bière : check, ... "
Le père de Camille lisait à haute voix la liste des livraisons chaque matin, à côté Camille s'empressait de faire rentrer tous les cartons dans la réserve, l'heure d'ouverture approchait.
En attendant l'heure d'ouverture la panthère donna un coup de balai et de chiffon sur le bar, pour se motiver il se fît couler une bière qu'il but d'une traite sous les rires de son père.
" - J'aimerais pas la remonter à vélo celle-là !
- Je suis les traces de mon père. "
Les deux hommes s'esclaffèrent tous les deux, l'ambiance était bon enfant en ce début de matinée.
Ayant un peu de temps devant lui Camille décida de faire une promenade avant l'ouverture, il resta habillé comme il était : avec la blouse de la taverne, où son nom avait été brodé avec amour par sa mère. En sortant, son père le rappela à l'ordre concernant l'heure d'ouverture, lui disant de rentrer à l'heure, Camille opina du chef et sortit dans la rue. Le marché commençait à s'animer lui aussi, les diverses étales prenait vie, le clocher allait bientôt sonner neuf heures, la panthère adorait ce moment, il avait l'impression que la journée lui appartenait et qu'elle allait être très bonne. Les mains dans les poches il vagabondait dans le marché se faisant interpellé de temps à autre par des connaissances, arrivant devant la marchande de fruits et légumes il lui donna quelques pièces pour pouvoir acheter une pomme, après tout il ne fallait pas commencer la journée sans avoir mangé.
En croquant dans la pomme, la saveur du fruit inonda la bouche de Camille, extasiant ses papilles gustatives et il eût une idée.
" - Et si j'alliais ces pommes avec des prias dans une brioche accompagnée d'une boule de glace de Rougoyeur ? Hm ... il faut que j'essaye ça. "
Il demanda une caissette de pommes et demanda à la marchande de venir demander son argent à la fin de journée à la taverne, les marchands se connaissant tous, elle ne mit pas la parole de Camille en jeu et accepta.
Il restait des prias dans la réserve ainsi que du jus de Rougoyeurs, ces aliments étaient très peu utilisés au vu de leurs prix mais à force de les laisser ils vont finir par pourrir, le père de Camille ne serait pas contre cette nouvelle idée.
La panthère continua sa promenade avec les bras chargés de la caissette, sur le chemin du retour il fît une halte à la boucherie, le marchand connaissait Camille depuis qu'il était enfant et lui fît goûter de la viande de Druffle, il en prit cinq kilos pour que sa mère puisse le cuisiner pour le dîner.
De retour de sa promenade matinale avec ses découvertes, il mit tous les ingrédient au frais et retrouva son père, attelé à ses comptes, l'apprentissage des mathématiques était fondamental au métier de Tavernier.
Vint l'heure d'ouverture, à dix heures les habitués, aventuriers, alcooliques et toute sorte d'énergumène s'entassèrent dans la taverne, le service commença.
Camille serra son tablier autour de sa taille et commença à servir au bar avec son père, la plupart des gens venant au petit matin commandaient surtout à boire, il y avait parfois des enfants venant demander du lait avant de partir à l'école, ils s'asseyaient comme les grands qu'ils admiraient et attendaient leurs choppes de lait, Camille s'amusait de les voir boire dans une choppe, imitant leurs idoles.
Vers onze heures les premières commandes de nourriture arrivaient, Camille alla dans l'arrière salle pour commencer à exercer sa passion : la cuisine.
Il alluma toutes les flammes, mit à bouillir de l'eau, lava une dernière fois ses ustensiles et attendit les premières commandes.
Une quiche, un coureur, une poiscaille, … Les plats de la carte défilaient comme des petits pains aujourd'hui, la réputation de la taverne était très bonne dans cette ville, si bien que de nouveaux clients arrivaient chaque jours.
Gare à ceux qui ne respectaient pas les règles, le père de Camille avait assez d'expérience pour ne transformer que certaines parties de son corps en membres de panthère des neiges, si bien que si l'atmosphère devenait électrique il faisait sortir sa queue, signe de prévention aux bagarreurs, certains arrêtaient, d'autres non, pour ceux-la le père de Camille devait sortir les griffes et les mettre dehors. Quand le père de Camille n'était pas en forme, c'était la jeune panthère qui s'en chargeait, un simple coup de jus suffisait pour calmer le jeu.
Cette journée était plutôt calme, Camille expérimentait de nouveau plat et son père gérait le bar, tout le monde mange à sa faim et boit à sa soif à La Patte Assoiffée, tout ça dans la bonne humeur et la convivialité.